A l’origine, il s’agissait d’un instrument d’appel : la puissance sonore permettait de faire entendre le son clair et perçant sur une longue portée. Le nom même de “cor” provient de la “corne” de l’animal. Il était alors utilisé par les guerriers pour appeler à l’aide ou bien pour déclencher les hostilités. Dans l’épopée de la “Chanson de Roland”, le chevalier Roland de Roncevaux a appelé à l’aide les troupes de Charlemagne avec un cor. Cette pratique se retrouve encore aujourd’hui dans le milieu de la chasse.
Les pistons font leur apparition au XIXe siècle, et permettent au cor d’être enfin complet. L’instrument devient expressif et plus riche en sonorités qu’il ne l’était à l’origine. Il obtient sa place immuable dans l’orchestre symphonique durant la période romantique et moderne.
Comme tous les cuivres, le cor d’harmonie fonctionne grâce à la vibration des lèvres du musicien sur l’embouchure : les pistons servant ensuite à régler la hauteur du son. Ainsi, contrairement aux bois, ce n’est pas une anche qui vient apporter la sonorité, mais bien les lèvres elles-mêmes en vibrant. Ce qui différencie toutefois le cor des trompettes, trombones et autres cornets, c’est que son embouchure est conique, tout comme son tuyau. Cette forme particulière lui donne une sonorité chaude et ronde, comme une voix rassurante.
Dans l’orchestre, les cors ont un rôle bien particulier : souligner l’intensité et la profondeur de certains passages. Si l’orchestre était une armée, les cors seraient une cavalerie de paladins, qu’on entend arriver avec fracas, inspirant l’espoir ou la crainte. La crainte, par exemple, du loup dans ‘Pierre et le Loup’, conte musical de Sergueï Prokofiev (1936) dans lequel chaque instrument représente un personnage. Les cors annoncent le pas lent et menaçant de la bête féroce.